<p>===> Robert Marchenoir</p><p>..."Idir a commenté à chaud pour son copain qui le filmait, juste après l'interview qu'il venait de faire...", écrivez-vous. Parfaitement exact. Et c'est pécisément ce que je lui reproche.</p><p>Où a-t-il fait ce commentaire? Dans le hall de la mairie. Où il avait été invité par un conseiller municipal ("élu du peuple"). Et c'est en l'absence de son hôte, mais chez lui, dans la maison communale, qu'il se moque de lui. Que diriez-vous d'un invité qui, en sortant de chez vous, quand vous avez le dos tourné, cracherait sur le tapis de la porte? Jeune journaliste, Idir commet une impudence qui met imprudemment le <strong>Bondy Blog</strong> en porte-à-faux.</p><p>Quant aux ordres que vous me donnez de me "contenter de regarder TF1", ce qui "devrait [me] satisfaire", outre le ton comminatoire injurieux, vous vous trompez de destinataire. Je ne regarde <u>jamais</u> TF1 et surtout pas ses informations. Parce que celles-ci sont présentées par un journaliste qui a eu l'audace de présenter comme authentique une fausse interview d'un homme d'état. Ca, c'est de l'anti-journalisme. C'est bien plus grave que l'erreur de jeunesse d'Idir.</p><p>La comparaison que vous faites avec le <em>Parisien</em> n'a aucune pertinence. Pas plus d'ailleurs que le désir que vous me prêtez de revenir au journalisme des années 1960. Pourquoi pas à "la marine à voile"?Pareille grandiloquence vous rapprocherait du général de Gaulle...</p><p>Ensuite, dans notre correspondance -qui dure depuis un an- ayez l'obligeance de m'indiquer quand j'ai suggéré de "débrancher la démocratie". Par la même occasion, vous ne manquerez pas de me signaler les passages où j'ai désapprouvé que l'on critiquât les hommes politiques.</p><p>Enfin, l'essentiel. Parce que cela met en cause une conception de l'homme, au-delà même des conceptions politiques. Vous dites, en effet, qu'il n'y a pas lieu de s'offusquer si Monsieur X ou Madame Y n'a pas trouvé "trop sincère" un homme politique. Certes, et je ne m'offusque pas. Mais ce n'est pas du tout ma façon de porter un jugement sur un homme politique. Je considère que, comme un comédien, un homme politique est en représentation publique. Ses paroles et ses décisions sont des actes qu'on approuve ou qu'on désapprouve. Mais sa sincérité, c'est-à-dire sa conscience intime, est une affaire privée entre lui et Dieu. Et je le dis en tout athéisme. Je ne prête à M. Le Pen -puisque vous le citez- aucune intention, bonne ou mauvaise. Je juge ses paroles pour ce qu'elles disent et ce qu'elles laissent entendre. Les sous-entendus et les suggestions sont clairs: sa politique, c'est le racisme et la xénophobie. Et sa source, c'est le nazisme. Pour M. Le Pen, comme pour vous, je m'abstiens du procès d'intentions, si habituel en notre France - et dont votre message porte témoignage. Quelles que soient vos intentions. Ou votre sincérité. Laquelle ne concerne que vous.</p><p><p>
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